La Tunisie est le pays de la région du Maghreb souffrant le plus de stress hydrique, un problème exacerbé par une disparité importante de disponibilité entre régions. La nécessité d'optimiser l'utilisation des ressources existantes a conduit le pays à opter pour les principes de gestion de l'eau à travers une approche de Gestion Intégrée des Ressources en Eau. Le résultat de ces politiques est remarquable quant à l'approvisionnement en eau potable, assuré sur l'ensemble du territoire national, ainsi qu'au niveau de l'assainissement urbain.

Cependant, cette analyse de l'état actuel, organisée par le projet SWIM-SM relative aux stratégies de traitement des eaux usées, a révélé un certain nombre de carences, à savoir:

• Dans les zones rurales, le développement de l'assainissement est considérablement en retard par rapport à celui des zones urbaines.
• Dans le domaine de la réutilisation des eaux usées traitées, les cadres institutionnels et juridiques actuels n'en facilitent pas le développement.
• Les responsabilités et mandats institutionnels corrélés au devenir des boues d'épuration ne sont pas clairs.
• Le niveau actuel de traitement des rejets industriels entrave la réutilisation des eaux usées
• Le taux des redevances de pollution payées par les pollueurs est minime et ne favorise pas un mécanisme volontaire d'amélioration de la situation.
• La compartimentation entre les ministères de tutelle concernant l'Office responsable du traitement des eaux usées (ONAS) et celui responsable de l'approvisionnement en eau potable, la SONEDE, fait obstacle aux progrès.
• Les tarifs de distribution d'eau potable et d'assainissement n'en permettent pas le recouvrement des coûts.

L'étude montre, en particulier, que des progrès peuvent être accomplis en matière de :

• Couverture de l'assainissement en milieu rural, à travers l'élaboration d'un Plan national traitant de tous les aspects institutionnels et juridiques pertinents, traitement pour les communautés de petite envergure et celles dispersées, technologies appropriées, gestion des boues et renforcement des capacités.
• Réutilisation des eaux usées à travers l'élaboration d'un Plan National spécifique suivant une approche participative et couvrant les niveaux institutionnels et techniques.
• Traitement des déchets industriels à travers une stratégie de soutien à la production propre, la mise en place de normes et le développement des zones industrielles regroupant des industries similaires, une campagne de sensibilisation et l'auto-contrôle des décharges de la part des industries.
• Tarification des services.
• Récupération des boues par le développement des cadres institutionnels nécessaires.
• Relation entre l'ONAS et la SONEDE, par la création d'un mécanisme de coordination et de communication efficace.
• Cadre administratif concernant l'eau et l'assainissement, à travers la décentralisation, la participation des usagers, et une amélioration de la coordination entre les acteurs.

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